Mais avec des vêtements issus du commerce équitable, des aliments bio et de la vaisselle réutilisable, les PME ne répondent pas qu’à un souhait de la clientèle. Elles peuvent également se démarquer d’une concurrence moins durable et renforcer leur position sur le marché. Ainsi, dans ses bars à espresso, l’entreprise de torréfaction de café zurichoise ViCAFE accorde un rabais de 50 centimes aux personnes qui apportent leur propre gobelet réutilisable. Cela contribue à réduire les déchets.
2. Les donneurs d’ordre attendent des chaînes d’approvisionnement durables
Cela concerne en particulier les entreprises qui transforment des matières premières des pays émergents. De plus en plus souvent, les donneurs d’ordre exigent de leurs fournisseurs la preuve que les produits ont été fabriqués de manière durable et dans des conditions équitables. C’est une condition préalable à l’attribution du mandat.
Pour remplir cette condition, les entreprises du secteur alimentaire et de l’industrie doivent connaître leur propre chaîne d’approvisionnement. D’après l’ UBS Outlook de 2021, près de deux tiers des PME de ces secteurs font déjà attention à une chaîne d’approvisionnement verte. Plus de prestations préalables s’effectuent à l’étranger, plus cet aspect est important.
ViCAFE accorde elle aussi de l’importance à la durabilité tout au long de la chaîne de création de valeur. Son directeur, Ramon Schalch, tient des propos clairs: «Les chaînes de valeur durables sont la seule option à long terme.» Il faut notamment soutenir les producteurs de café par un transfert de savoir-faire vers la culture de café biologique, mais aussi offrir un soutien économique sous forme de garanties d’achat et de prix stables.
Et ILEVE DISTRICT produit ses lunettes de sport en Suisse: «Nous voulons connaître nos partenaires. De plus, les distances en Suisse sont beaucoup plus courtes», explique Silvia Nadenbousch. «Cela nous permet de réduire les trajets dus aux transports et donc de réduire nos émissions de CO2.
3. L’attractivité en tant qu’employeur augmente
Les consommateurs(trices) sont également des employé(e)s: Nombre de collaborateurs(trices),tiennent à travailler pour un employeur durable. Cela renforce leur attachement à l’entreprise et leur motivation.
Les entreprises durables peuvent marquer des points sur le marché du travail et accroître leur attractivité. Cela peut faciliter l’embauche de spécialistes demandés.
4. Les investisseurs(euses) privilégient les entreprises durables
La durabilité gagne également en importance sur le marché des capitaux. Les placements «verts» sont recherchés. Selon le Sustainability Report 2020 d’UBS, les investisseurs(euses) institutionnel(le)s se concentrent de plus en plus sur les investissements durables. La durabilité est également un facteur important pour les petit(e)s investisseurs(euses). L’une des raisons en est que les entreprises durables sont considérées comme mieux préparées pour l’avenir, par exemple pour les lois et réglementations à venir. Silvia Nadenbousch en a fait l’expérience: «Nous ne parlons pas de nos produits avec nos investisseurs(euses) potentiel(le)s, mais de notre vision d’une économie circulaire et durable.»
Les PME à la recherche d’investisseurs(euses) ont donc de meilleures chances si elles ont un agenda durable.
Réduire les dépendances grâce à un approvisionnement énergétique durable
Différents cantons suisses encouragent, voire exigent l’abandon des énergies fossiles. Pour les PME, l’investissement dans un chauffage par pompe à chaleur ou dans une installation photovoltaïque sur le toit de l’entreprise peut s’avérer intéressant à moyen terme: la dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz diminue. Et si les besoins en électricité peuvent être couverts en grande partie par une installation propre, les entreprises profitent de faibles coûts énergétiques après l’amortissement de l’installation.
En conclusion: la numérisation favorise la durabilité
Les processus numériques et les nouvelles technologies telles que l’IdO (Internet des objets) soutiennent les PME dans leurs efforts pour une gestion plus durable. Telle est la conclusion de l’étude sur l’économie circulaire menée par le département d’économie de la Haute école spécialisée bernoise (BFH) de 2021.
Les processus numériques permettent par exemple de suivre une chaîne d’approvisionnement durable. Et les appareils connectés peuvent signaler leur état à la centrale, ce qui optimise les processus de maintenance et évite les trajets à vide. Ou comme «Quick Win»: plus vous envoyez de formulaires, factures et documents par voie numérique, plus vous économisez de papier.
La numérisation d’un processus n’augmente pas seulement son efficacité. Il devient aussi plus durable. C’est ce que montre l’exemple de Reto Minder, agriculteur à Jeuss (FR). Pour ses champs, il mise sur un système d’irrigation intelligent basé sur l’IdO et économise ainsi environ 50% d’électricité et d’eau. Une situation gagnant-gagnant donc.