Les chercheuses et chercheurs du groupe Industrial Process and Energy Systems Engineering (IPESE) de la Faculté des Sciences et Techniques de l'Ingénieur de l'EPFL, dirigé par François Maréchal, ont constaté que pour atteindre les objectifs susmentionnés, la Suisse devrait augmenter la production d'électricité photovoltaïque (PV) et éolienne et qu'un optimum économique pourrait être atteint en couvrant 60% de la surface des toits de la Suisse avec des systèmes photovoltaïques.
«La Suisse dispose encore d'un potentiel solaire photovoltaïque largement inexploité dans les zones déjà construites. L'optimum économique pourrait être atteint si moins de deux toits sur trois sont couverts. La prochaine étape consiste à déterminer quels sont les toits les plus appropriés», explique Jonas Schnidrig, doctorant à l'EPFL et à la HES-SO Valais, premier auteur de la récente étude publiée dans Frontiers in energy research.
Étant donné que le soleil brille plus intensément en été, mais que le vent souffle plus intensément en hiver, il est nécessaire de trouver le bon équilibre entre la production d'électricité et le stockage saisonnier pour répondre à la demande d'énergie suisse à tout moment, en particulier pendant la saison hivernale. L'étude suggère que la production solaire dominant en été pourrait être équilibrée de manière optimale par un déploiement de la capacité éolienne, produisant principalement en hiver avec l'hydroélectricité et la biomasse. Elle montre également qu'il existe de nombreuses solutions équivalentes et évalue leur sensibilité aux incertitudes liées aux coûts. Les modèles révèlent l'interdépendance des options et l'impact des choix technologiques sur les autres investissements et sur l'infrastructure.
Les scientfiques concluent que «la principale différence réside dans la nature des coûts : le système énergétique suisse actuel repose principalement sur des importations (bon marché) plutôt que sur des investissements. Le consommateur paie donc et dépend de l'utilisation de ressources et de technologies qui sont effectivement investies et exploitées en dehors de la Suisse», explique François Maréchal. «En revanche, le futur système que nous avons modélisé est basé sur l'investissement local, l'utilisation de nos propres ressources, et semble être le choix le plus économique et le plus résilient à long terme.»