Cadre réglementaire
L'innovation et les investissements privés seront les moteurs du changement en Suisse. Mais la rapidité et l'ampleur de ces changements dépendent, selon l'étude, du soutien de l'environnement politique et de la mise en place d'incitations appropriées. Pour la transition vers une économie respectueuse du climat, le législateur a mis en place une série de cadres réglementaires. Certaines de ces directives et prescriptions sont déjà mises en œuvre depuis des années, comme la taxe sur le CO₂ introduite en 2008, tandis que d'autres n'ont été ajoutées que cette année. Il s'agit notamment de la loi sur l'électricité, de la loi sur le CO₂ et de la loi sur le climat et l'innovation. En outre, le gouvernement suisse a l'intention de s'aligner sur la législation européenne existante dans certains domaines clés, comme le rapport sur le développement durable. Ainsi, le nombre d'entreprises suisses soumises à l'obligation d'établir un rapport pourrait être multiplié par dix à l'avenir, passant de 300 à 3500.
Soutien de l'industrie financière
Pour que la Suisse puisse continuer à progresser dans le tournant climatique, des investissements conséquents sont nécessaires. Selon les estimations de l'Association suisse des banquiers, 13 milliards de francs par an seront nécessaires dans le pays d'ici 2050 pour atteindre l'objectif zéro net. Cela correspond à environ deux pour cent du PIB annuel de la Suisse. En s'attendant à ce que les fonds nécessaires proviennent en grande partie de sources privées, de nombreux regards se tournent vers les institutions financières. En effet, le secteur financier dispose de nombreuses possibilités et instruments pour soutenir l'économie suisse dans sa transformation. Il s'agit notamment de la mise à disposition de prêts bancaires classiques, du financement sur le marché des capitaux par des emprunts et des investissements en fonds propres, de solutions de financement mixtes ("blended finance") ou de partenariats public-privé pour soutenir l'entrée sur le marché et le développement de nouvelles technologies. Comme le soulignent les auteurs de l'étude, les institutions financières disposent de nombreuses possibilités pour conseiller également, établir des contacts entre les investisseurs et certains projets, promouvoir les investissements dans la décarbonisation dans le cadre de leur engagement avec des entreprises en portefeuille et faire avancer l'innovation, notamment par l'exercice actif des droits des actionnaires.
De nouvelles opportunités pour les entreprises suisses
La Suisse part d'une position enviable, mais pour développer ses avantages, il faut une action concertée de toutes les parties prenantes, de la politique aux entreprises, en passant par les consommateurs et les financiers. Électrifier l'économie tout en maintenant la sécurité énergétique est un défi énorme, mais surmontable. Les opportunités offertes par les nouveaux marchés, tels que l'élimination du CO₂, permettent aux entreprises suisses de jouer un rôle de premier plan, avec des avantages potentiels non seulement pour elles, mais aussi pour la société dans son ensemble.