Un tableau d’affichage témoigne de l’importance de leur mission: les cartes et lettres de remerciement montrent à quel point le travail de l’association change les choses. «Beaucoup de gens nous écrivent leur premier e-mail depuis leur nouvel ordinateur portable pour nous remercier», explique Tobias Schär, sourire aux lèvres. Un ordinateur ne garantit pas d’échapper à la pauvreté, mais il ouvre des opportunités importantes, et peut parfois faire la différence. «Je me sens accompli lorsque je résous un problème social et que j’utilise des ressources financières intelligemment pour aider les autres. Pour moi, l’association est comme une aventure à la Robin des bois, par laquelle je contribue à une Suisse meilleure.»
L’association facture des frais forfaitaires pour chaque ordinateur portable: les partenaires qui se contentent d’acheter des appareils paient 250 francs par ordinateur, tandis que ceux qui font don d’appareils usagés ne paient que 150 francs. «Le concept d’économie circulaire et durable est très populaire», explique M. Schär. «En Suisse, surtout pour les communes et les organisations sociales, il n’y a pas d’alternative abordable pour équiper les personnes défavorisées en ordinateurs portables.» Grâce à cette solution innovante, l’association a été intégrée dans les Notices et recommandations «Infrastructures numériques de base» de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS).
Besoin d’un soutien politique
Malgré son succès, l’association fait face à certains obstacles. «Le système social fédéral suisse implique que chaque commune fonctionne différemment», explique M. Schär. «Il est donc difficile d’élaborer une offre qui couvre tout le territoire.» Dans un canton comme celui de Zurich, jusqu’à 70% des communes travaillent avec l’association, mais dans son canton d’origine, l’Argovie, la participation est nettement plus faible
Pour pouvoir étendre la solution à tout le pays, M. Schär considère que la politique a son rôle à jouer: «Notre travail fait partie du service public», dit-il. «Dans notre créneau, nous avons une importance systémique, mais nous ne pouvons pas tout faire seuls. Pour résoudre durablement le problème, nous avons besoin d’un soutien politique.»
Le principal objectif de M. Schär est de faire intégrer l’accès aux appareils numériques à l’infrastructure de base, afin qu’un jour, son association n’ait plus de raison d’être. Jusque-là, il s’appuie sur le soutien du public, que ce soit pour des dons d’ordinateurs portables ou d’argent, ou pour faire connaître l’offre.
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