La Chine, qui a ajouté 565 millions de tonnes de CO2 au bilan mondial, a poursuivi sa croissance économique riche en émissions, engagée après la crise du Covid-19. En Inde, une embellie conjoncturelle a entraîné une hausse des émissions, de 190 millions de tonnes. Une mousson faible a accru la demande d’électricité et réduit la production des barrages, ce qui aurait contribué à un quart de l’augmentation des émissions indiennes. Dans ce pays, l’empreinte carbone par habitant reste toutefois largement inférieure à la moyenne mondiale.
La tendance dans les économies avancées (Etats-Unis, Europe, Japon, Australie) pourrait éventuellement rassurer celles et ceux qui s’inquiètent pour le climat. Ces régions ont enregistré une baisse record de leurs émissions de CO2 en 2023, alors même que leur PIB a augmenté. Elles ont chuté à leur niveau le plus bas en cinquante ans et leur demande en charbon est retombée à des niveaux jamais atteints depuis le début des années 1900.
«La transition vers l’énergie propre a subi une série de stress tests ces dernières années et a démontré sa résilience», a déclaré Fatih Birol, le directeur de l’AIE. «Une pandémie, une crise énergétique et l’instabilité géopolitique auraient pu faire échouer ces efforts. Or, c’est le contraire qui s’est produit dans de nombreuses économies. La transition énergétique se poursuit à un rythme soutenu et permet de réduire les émissions, même si la demande mondiale d’énergie augmente plus fortement en 2023 qu’en 2022.» Autrement dit, lui voit le verre à moitié plein.