Utiliser l’énergie de manière plus efficace
Selon R. Wendlinger, il est important de tenir compte, dès la planification des nouveaux projets, de tous les points relatifs à la durabilité. «Les paysages et les ressources doivent être préservés au mieux», explique-t-il. Ainsi, la terre n’est plus simplement évacuée à la pelle, mais soigneusement déblayée pour ensuite être réutilisée. On emprunte également de nouvelles voies en matière de gestion de l’énergie. L’énergie disponible est utilisée le plus efficacement et précisément possible, de manière à préserver ici aussi les ressources et les coûts: le jour, pour les téléphériques et les téléskis; la nuit, pour les installations d’enneigement, avec un enneigement particulièrement durable lorsque la température de bulbe humide est de -3 ou -4 degrés Celsius.
«Le budget énergétique doit être conçu de manière à rester le plus léger possible.» Il est important de trouver des solutions tenant compte de l’environnement et ne mettant pas en danger la création de valeur dans les domaines skiables.
Selon R. Wendlinger, la production d’énergie alternative devient de plus en plus importante en montagne. «Les lacs de rétention conviennent parfaitement à la production d’électricité et de neige.» Pour les installations d’enneigement, en particulier, une forte pression est nécessaire. «Si l’eau nécessaire provient des installations d’eau potable des communes ou d’un cours d’eau et si elle est pompée vers le domaine skiable situé en hauteur, la consommation d’énergie et les coûts augmentent», explique-t-il. En outre, la forte pression de pompage génère de la chaleur, raison pour laquelle l’eau doit être partiellement refroidie, ce qui nécessite une fois de plus de l’énergie. Selon Robert Wendlinger, de la société AEP Planung und Beratung, c’est la raison pour laquelle les lacs de rétention en altitude sont la solution la plus durable et la plus efficace. «Lorsqu’une station de ski dispose d’un lac de rétention, elle a besoin de moins d’énergie de pompage et d’encore moins d’énergie de refroidissement.» Cela permet d’améliorer sensiblement le budget énergétique. Et l’eau retourne dans le cycle naturel. «Cependant, les lacs de rétention peuvent représenter une atteinte à la nature et ne sont donc pas autorisés partout», poursuit-il. De manière générale, AEP conçoit toujours les installations d’enneigement de manière à tenir compte des exigences concrètes de chaque station de ski.
En service toute l’année
Une autre mesure permettant d’accroître la durabilité dans les stations de ski est l’utilisation d’installations photovoltaïques. Selon R. Wendlinger, les toits des stations de téléphériques ou des restaurants de montagne se prêtent à l’installation de panneaux solaires. «L’électricité ainsi produite permet par exemple de couvrir les besoins des établissements de restauration, ce qui n’est pas rien», poursuit-il. L’étape suivante consiste à équiper de plus en plus de panneaux photovoltaïques les structures de protection contre les avalanches. «Dans les années à venir, on verra également toujours plus de radeaux flottants équipés de panneaux solaires sur les lacs de rétention», explique le directeur général d’AEP Planung und Beratung. «Dans ce contexte, nous exploitons près de Salzbourg une installation pilote très prometteuse.»
L’allongement de la durée d’utilisation permet également d’agir en faveur de la durabilité. «La durée d’exploitation en hiver est de 80 à 100 jours», déclare Robert Wendlinger. Lorsque c’est possible, AEP essaie d’en promouvoir l’utilisation en été et de créer des espaces de loisirs de proximité. «C’est particulièrement judicieux dans les régions de moyenne altitude.» Une exploitation toute l’année permet non seulement de créer des événements l’été, mais aussi d’accroître le rendement. Et de mieux justifier les interventions dans la nature. Selon R. Wendlinger, dans certaines circonstances, les lacs de rétention peuvent même être utilisés pour la baignade en été. «Pour cela, néanmoins, il faut satisfaire à des exigences sévères et installer une surveillance de la baignade.»
Contribuer à la protection du climat
Actuellement, la tendance est moins à la construction de nouvelles installations. «Aujourd’hui, l’accent est mis sur le remplacement des téléphériques, des télésièges et des téléskis existants pour les rendre durables», explique R. Wendlinger. Il en va de même des pistes existantes, qui ne sont plus aussi larges et dont la préparation nécessite donc moins d’enneigement. «Bien sûr, les skieurs aimeraient avoir des pistes aussi larges que possible, mais la préparation des pistes doit également tenir compte de la flore et de la faune et intervenir le moins possible dans la nature.»
Ce qui est clair, c’est que la protection du climat est arrivée dans les stations de sports d’hiver, mais qu’elle a encore beaucoup de potentiel. «Un changement de mentalité est déjà en cours, et la pandémie de corona a accéléré cette évolution», déclare Robert Wendlinger. Si, auparavant, tout devait toujours être plus grand, plus rapide et plus haut, beaucoup de skieurs s’interrogent aujourd’hui sur l’aspect écologique des sports d’hiver. «Et ils veulent apporter leur contribution à la protection du climat et savoir ce que les stations de ski entreprennent à cet égard.»
Une station de ski doit toujours être considérée dans son ensemble. Selon R. Wendlinger, le développement durable profite également à la région touristique, car ce critère est de plus en plus pris en compte par les skieurs dans le choix du domaine skiable. «La compensation de CO2, le respect de la nature et des ressources ou encore le raccordement aux transports publics jouent ici un rôle important.» C’est pourquoi les projets sont de plus en plus conçus pour rendre les stations de ski plus durables et plus respectueuses de l’environnement. «C’est un défi, mais une planification correcte et opportune permet d’obtenir de bons résultats», déclare R. Wendlinger. Les compétences variées d’AEP Planung und Beratung sont disponibles dans le réseau de BKW Engineering. Les clients peuvent profiter de solutions globales qui orientent de manière conséquente vers la durabilité coûts d’exploitation et processus et les optimisent en conséquence.