Ponts, barrages, constructions privées et industrielles – le béton fait partie intégrante de notre quotidien. Pourtant, le produit le plus utilisé au monde a été discrédité en tant que tueur de climat. En effet, pour que les composants que sont le ciment, le sable, l'eau et le gravier se transforment finalement en béton, il faut dépenser beaucoup d'énergie – ce qui dégage énormément de CO₂. La combustion déclenche également une réaction chimique qui est responsable de 60% des émissions.
Quelle serait votre décision? Voici les arguments pour et contre.
Le matériau miracle de l'industrie de la construction
Le béton est indispensable
Le béton est bon marché. Et c'est un avantage considérable compte tenu de l'énorme besoin mondial de logements, en particulier dans les pays émergents. Ne l’oublions pas: un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles. Comme on a besoin aujourd'hui d'énormes quantités de béton, on ne peut pas remplacer ce matériau de construction par du bois – car il manque tout simplement la quantité de surface forestière nécessaire.
Le béton a une longue durée de vie. Considérée isolément, une tonne de béton présente donc un bilan climatique relativement bon sur l'ensemble de son cycle de vie.
Le béton est parfaitement malléable, offre une protection élevée contre le bruit et le feu et emmagasine la chaleur. Une fois durci, il est en outre très résistant à la pression et robuste, ce qui permet d’en maîtriser l'entretien pendant des décennies. Ces avantages contrebalancent les inconvénients du béton.
Il existe aussi du béton écologique. Des scientifiques du monde entier, y compris à l'EPFL par exemple, font des recherches sur la fabrication d'un béton qui génère nettement moins d'émissions. Pour cela, il faut diminuer la proportion de ciment dans le béton et modifier la fabrication du ciment lui-même. Les cimentiers et les start-up ont déjà obtenu des résultats dans ce domaine. On peut continuer à construire avec du béton «écologique».
Le béton peut être recyclé. Les matériaux peuvent donc être réutilisés pour de nouveaux projets de construction, ce qui contribue à réduire l'impact environnemental.
Une grande empreinte écologique
Le béton nuit à l'environnement à plusieurs égards
Le béton est un tueur du climat. La production de ciment nécessite une quantité d'énergie considérable: ainsi, le ciment Portland traditionnel doit être cuit à environ 1 450 degrés Celsius. De plus, la production de béton entraîne une forte émission de dioxyde de carbone.
La production d'une seule tonne de ciment libère environ 700 kilogrammes de ce gaz à effet de serre dans l'air. Selon des calculs scientifiques, le béton représente 6 à 8% des émissions mondiales de CO₂, contribuant donc de manière significative au changement climatique.
La fabrication du béton nécessite de grandes quantités d'eau. Dans de nombreuses régions du monde, cette ressource est rare – et en Europe les périodes de chaleur sont également de plus en plus fréquentes. Le béton est donc également un «pollueur» en ce qui concerne l'eau.
L'extraction des composants du béton, le gravier et le sable, a un impact négatif sur l'environnement. Pour extraire du sable de construction, qui est aujourd'hui une denrée rare depuis longtemps, on détruit les habitats des animaux et des hommes et on pollue les eaux.
Le béton est un modèle dépassé. En effet, l'utilisation de ce matériau de construction est non seulement néfaste pour le climat, mais ne sera même plus disponible à long terme en raison du manque de ressources.
Le béton peut certes être recyclé, mais il n'est pas biodégradable, ce qui n'est pas le cas du bois et de l'argile.
Cet article traite des SDG suivants
Les Objectifs de développement durable (ODD) sont 17 objectifs mondiaux de développement durable convenus par les États membres de l'ONU dans l'Agenda 2030. Ils couvrent des thèmes tels que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, l'égalité des sexes, l'eau propre, les énergies renouvelables, la croissance économique durable, les infrastructures, la protection du climat et la protection des océans et de la biodiversité.