Des roches terrestres. Photo prise lors de la mission de terrain 2022 de l’Instituto Antártico Chileno sur le glacier Union, dans les montagnes Ellsworth, en Antarctique. Photo: José Jorquera (Antarctica.cl), University of Santiago, Chile.
La perte est certaine pour les scientifiques car près de 60% de l’ensemble des météorites découvertes sur Terre proviennent de l’Antarctique. Piégées dans la glace, elles restent visibles plus longtemps et ne se confondent pas avec les pierres alentour ou la végétation. En plus, le froid les préserve davantage des altérations qu’elles rencontrent partout ailleurs, ce qui en fait des fossiles extrêmement bien conservés des vestiges de notre Système solaire.
En février 2023, c’est un roc de pas moins de 7 kilos qui était retrouvé, en partie grâce aux recherches effectuées par Veronica Tollenaar et Harry Zekollari. Ces derniers avaient développé un algorithme capable de prédire quels étaient les lieux les plus propices à la découverte de météorites.
Valeur scientifique inestimable
Parmi ces viviers, la partie nord-est du continent glacé, très favorable, mais aussi particulièrement touchée par le réchauffement climatique, pointe la nouvelle étude.
Les chercheurs espèrent que ces travaux auront l’effet d’une sonnette d’alarme pour pousser à une coopération internationale plus importante afin de récupérer le maximum de roches avant qu’il ne soit trop tard. Un vœu pieux tant les tensions géopolitiques actuelles ne vont pas dans ce sens. Mais Veronica Tollenaar insiste: «ce sont des roches extraordinaires, avec une valeur scientifique inestimable car elles nous apprennent énormément de choses sur notre Système solaire.»
«Perdre une météorite, c’est terrible, assure Harry Zekollari. Un jour, nous aurons certainement la dernière neige du Kilimandjaro, ou l’ultime échantillon de la barrière de corail. Il faut être conscients que nous sommes peut-être en train de perdre les dernières roches venues de l’espace.»