Considérations régionales: Le site web A good life for all within the planetary boundaries de l'Université de Leeds rassemble des données spécifiques pour chaque pays. Elles permettent de calculer où se situent chacun d’eux par rapport à leurs limites planétaires. Ces données peuvent être comparées entre elles et mises en relation avec le niveau de développement atteint par un pays.
Limites planétaires au niveau personnel: il est possible de calculer l'empreinte écologique individuelle qui se base principalement sur la consommation de ressources. Le WWF Suisse – parmi d’autres - met à disposition un calculateur d'empreinte. Il montre dans quels domaines de la vie il existe un potentiel d'amélioration.
Dans les pays où le niveau de développement et la consommation de ressources sont généralement élevés, comme en Suisse, il n'est pas possible pour un individu de réduire sa propre consommation de ressources au point de respecter les limites planétaires. L'utilisation de l'infrastructure déjà existante, que l'on ne peut pas empêcher complètement en tant qu'individu, conduit à elle seule à un dépassement des limites.
Limites planétaires pour les entreprises: C'est ici que la Science Based Targets initiative (SBTi) a pu s'établir au cours des dernières années. En Suisse, elle est promue par Sustainable Switzerland, Go for Impact, Economiesuisse et le WWF. Elle aide les entreprises à réorganiser leurs activités de manière à ce qu'elles ne produisent plus d'émissions nettes de CO2 (émissions nettes nulles). Si toutes les entreprises agissaient en conséquence, les objectifs climatiques pourraient être atteints à l'échelle mondiale. Outre l'initiative SBT, il existe le réseau SBT (SBTN), qui poursuit les mêmes objectifs pour d'autres ressources critiques comme la terre ou l'eau, mais les connaissances et les méthodes nécessaires à une opérationnalisation jusqu'au niveau des entreprises font encore défaut.
Même si nous connaissons les limites, il reste la question de la répartition : qui – quel pays, quelle entreprise, quel secteur ou quel individu – peut utiliser combien d'une ressource ou émettre combien de polluants s'il existe une limite supérieure ? Est-ce que ceux qui paient le plus reçoivent le plus ? Ou est-ce que tout le monde reçoit le même nombre de parts ? Ou est-ce que celui qui a toujours reçu plus reçoit plus ? En matière de protection du climat, par exemple, c'est une question centrale (qui n'est que partiellement résolue). Nous savons certes combien de CO2 l'ensemble de l'humanité peut encore émettre, mais nous négocions et nous disputons depuis des années pour savoir quel pays doit réduire ses émissions et de combien. Les connaissances en sciences naturelles ne sont d'aucune utilité ici, le débat est une affaire purement politique.
Conclusion
Premièrement, le concept de limites planétaires apporte une contribution importante à la compréhension des grands risques environnementaux actuels et devrait être établi dans la politique et l'économie. Deuxièmement, pour une application directe, le concept doit encore être développé.